Osons le débat d’entrée : notre monde va trop vite, et il est trop complexe, pour que la décision soit centralisée au niveau du « top dirigeant ».

Que ce soit dans une association, dans une entreprise et même pour un État – pour ce 3ème  point je parle en simple citoyen – les enjeux posés par notre société sont tels, et sont d’une telle complexité et richesse, que je voudrais porter le témoignage de l’entreprise et du dirigeant que je suis pour enrichir la réflexion.

Ce témoignage, c’est l’idée de « Réinvention Permanente® », et la méthode que j’ai développée et enrichie de 30 ans d’expérience, en tant que manager d’abord, dirigeant ensuite.

→   Prenons un exemple d’actualité pour l’illustrer

Quand le Gouvernement demande à l’hôpital de s’organiser pour tripler le nombre de lits en réanimation, au monde de la médecine de ville de faire des consultations à distance, et qu’ensuite IL LAISSE FAIRE LES ACTEURS, nous voyons un résultat extraordinaire ; en 3 mois, ce qui semblait de prime abord impossible devient réalité, cette énergie-là est fabuleuse.

Dans cette réinvention fulgurante, chacun est dans son rôle :

  • Le gouvernement qui donne une direction, dans les valeurs des acteurs (qui fait sens dans ce moment), et qui laisse faire ;
  • Et puis chacun d’entre nous, dans nos positions respectives, avec nos responsabilités qui avons le choix d’être facteur, acteur ou râleur (j’y reviendrai).

Les deux premiers ingrédients clés, pour réussir cette « Réinvention Permanente® » sont d’une part, un dirigeant qui définit le cap, le « quoi », et d’autre part des équipes qui s’emparent du « comment » dans une totale liberté d’action et d’innovation.

➡️ Le cap : ainsi, quand Emmanuel Macron nous dit : « Redémarrage le 11 Mai », j’ajoute « débrouillez-vous », quel geste fabuleux, courageux, car :

  • Il prend ses responsabilités avec le risque et l’incertitude qui les accompagnent : personne ne sait quelle sera la situation exacte du pays sur le plan sanitaire, et d’ailleurs, il n’y aura pas une situation mais une infinité de situations (complexité) en fonction des zones, du type d’organisation, des ressources…
  • Il nous donne un horizon pour nous organiser : quelle preuve de confiance !

➡️ La liberté d’action des équipes – à nous de choisir notre destin, qui l’on veut être :

  • Le facteur ? Celui qui passe l’info sans se mouiller
  • Le râleur ? (Notez que souvent le râleur cache un acteur potentiel)
  • L’acteur ?

Cette crise est une opportunité inespérée de remise en cause de nos fonctionnements.

C’est vrai pour l’organisation de l’état, des syndicats, des entreprises, ou des services publics.

Décentrer la prise de décision